mardi 31 mars 2009

Le mariage, cette tour de Babel.

a- Lorsqu'en fin 2006 je préparais mon mariage, je discutais avec un ancien d'église qui introduisait ses propos en disant toujours que le mariage est l'un des meilleurs enseignements de la vie;
b- Le Pasteur qui a célébré mon mariage, disait très souvent que malgré son côté parfois irrationnel, le mariage permet aux acteurs qui s'y retrouvent, de se transformer, allant jusqu'à devenir des êtres qu'ils n'imaginaient pas;
c- Une amie m'a recommandé de lire un bouquin que j'avais déjà lu (les hommes viennent de mars, les femmes viennent de vénus); mais je pense que je l'avais lu à "l'envers", car en le relisant j'ai compris le sens à donner à une relation de couple, pour peu que l'on désire la voir pérenne.
d- Un aîné à qui j'annonçais qu'en 2 ans de mariage j'avais pensé à divorcer 2 ou 3 fois, me répondait en souriant que le mariage aide des personnes comme moi (impatientes et parfois intolérantes) à mûrir.
e- Mon père, après m'avoir écouté parler de mes problèmes de couple, a souri et m'a dit un jour qu'en fin de compte, la solidité d'une maison tient à la qualité de sa base, et le principe vaut aussi pour une relation de couple.

J'ai commencé par ces points, afin de broder un fil conducteur à cet article que je rédige après plusieurs mois de silence. Le silence est d'Or, et comme dit le sage, "si ce que l'on a à dire n'est pas plus beau que le silence, alors il vaut mieux ne rien dire"

J'aborde un thème qui ne cadre pas spécialement avec les précédents, car il ne semble pas directement lié à l'activité professionnelle...mais avec du recul, la question du mariage est liée à bien plus de points qu'on ne le pense, car si la famille est le socle de la société et la femme le socle de la famille, le mariage est une institution qui, mal comprise/vécue, peut détruire le Monde, en détruisant ses habitants.

Comme dans le cadre professionnel, l'expérience ne saurait se résumer au nombre d'années, mais à la qualité des évènements vécus. Mon mariage "n'a que" 2 ans, mais a subi tellement de secousses que je pense maintenant qu'il pourra durer. Mais loin de moi la tentation de parler de quelque chose qui ne concerne que mon épouse et moi, je me permets de partager (c'est bien le titre de mon blog non?) ce que je pense avoir tiré de magnifique comme enseignements, pas seulement en regardant mon couple, mais en prenant le temps et la peine de regarder autour de moi, de lire, d'écouter, de réfléchir.

J'espère que certains liront cet article, mais j'espère surtout que parmis les lecteurs, certains trouveront des raisons de renforcer leurs ménages, ou simplement de croire à cette noble institution.

1- La première chose que je souhaite partager, est qu'il existera toujours plus de raisons de se mettre ensemble, que de se séparer. On ne le ressent pas parce que le jour où on émet l'idée de se séparer, on commence par se rendre amnésiques, question de ne pas se souvenir de ce tout ce qui nous plaisait chez l'autre, cet autre qui aujourd'hui sous le coup de la colère, est la personne à qui l'on reproche TOUT.
2- L'une des erreurs que notre génération fait régulièrement, c'est de ne pas tenir compte du contexte dans lequel nous vivons. La société change, les besoins des humains aussi. Du coup il est difficile voire même illusoire de penser que l'éducation au mariage, telle que reçue par nos parents il ya 40 ans, est et reste d'actualité. La génération actuelle, en plus d'être préssée, est plus consciente de sa valeur, de ses attentes, de ses besoins. Ce paramètre est très important, car il peut expliquer par exemple pourquoi de moins en moins d'épouses accepteront d'être femmes au foyer, voulant utiliser leurs qualifications, pas uniquement pour être financièrement indépendantes, mais surtout parce que pour la femme d'aujourd'hui, travailler est d'abord un moyen de s'épanouir, de rencontrer d'autres personnes, bref de s'affirmer.
3- Ce qui est "alarmant" lorsqu'on écoute un couple qui se plaint, c'est de constater à quel point chacun veut identifier l'autre à soi...nous attendons de notre conjoint qu'il ou elle se comporte comme nous. C'est impossible, parce que même des jumeaux n'ont pas la même personnalité/sensibilité, pire encore deux personnes ayant reçu des éducations différentes, ayant vécu des expériences différentes, mais surtout ayant deux sexes différents (je reste dans le cadre normal du couple, où les deux conjoints ont deux sexes différents).
4- Ceci me permet de faire la transition sur la différence fondamentale qui existe et qui doit être intégrée dans toute démarche, je veux parler de la psychologie masculine qui diffère de la psychologie féminine. L'exemple basique que je prends souvent, c'est la réaction au stress. Pendant que l'homme généralement intériorise ses difficultés pour chercher de possibles solutions, la femme éprouve le besoin d'en parler. Ne dit-on pas à un homme bavard, qu'il parle comme une femme? En réalité la femme ne trouve pas choquant de parler de ses problèmes à ses amies, soeurs et autres "personnes proches", car ca lui permet d'évacuer (scientifiquement il est admis que c'est un procédé qui permet d'éviter le stress), et l'homme pense qu'on ne parle de ses problèmes que lorsqu'on veut faire confirmer/valider une décision que l'on a pu prendre, enfermé dans son refuge, nommé par certains "cabinet de reflexion";
5- Les premières difficultés (soit statistiquement, sous l'angle du temps) d'un couple, résident dans la présence de l'entourage. Deux personnes quittent leurs entourages respectifs, pour se mettre ensemble. Même si la Bible ou les chansons le disent, personne ne peut quitter brusquement son père et sa mère pour une autre personne, même par amour. Du coup, les épouses trouvent leurs belles mères envahissantes, et les maris pensent que leurs beaux-pères ont du mal à se détacher de leurs filles, devenues épouses. Il est important de comprendre que tout est progressif, et le temps est une richesse qui appartient à Dieu et non aux humains, et la notion d'espace se finalise donc avec un peu de patience et de méthode/sagesse;
6- L'on remarque qu'un couple qui démarre loin de l'entourage parental s'en sort plus facilement, car chacun prend ses marques et apprend à connaître l'autre, puis à lui donner de la place dans sa vie, car ce n'est pas si évident que ca. S'habituer à trouver le sommeil à côté de quelqu'un, et de se reveiller à côté de la même personne. Apprendre à mettre ses yaourts dans le frigo et à ne pas les retrouver quelques heures après. Accepter de voir l'autre sauter du lit sans penser à remettre les draps comme ils étaient. Admettre que son conjoint puisse "oublier" de prévenir qu'il rentrera tard, ou simplement qu'un de ses parents/amis passera dîner...Plus on est loin de ses repères, mieux on bâtit la base de la relation, car les interférences sont limitées; et on contruit de nouveaux repères justement;
7- On le dit en riant, mais si l'amour rend aveugle, le mariage fait le miracle de redonner la vue. Pour dire qu'on découvre l'autre sous un autre aspect dans le mariage, aspect dont on peut essayer de réduire les côtés les plus désagréables, sans jamais s'engager dans une démarche de transformation, car on ne peut pas changer l'autre, on peut à la limite lui proposer une nouvelle manière d'être ce qu'il est. C'est donc la forme, mais pas le fonds; chacun a ses défauts, mais comme disent les militaires, dès lors qu'un problème est connu, il n'en est plus un, puisqu'on va travailler pour le résoudre;
8- Au risque de choquer certains, je pense fondamentalement, que l'amour se transforme en un autre sentiment au fil du temps. Raison pour laquelle il semble plus important d'être complices, amis, amants, qu'amoureux (la passion est un sentiment assez dangeureux, car très extrémiste dans ses manifestations). Chaque couple doit donc trouver son fil conducteur (projets, centres d'interêt communs, etc.) Certains vivent autour de leurs enfants, d'autres autour de leurs distractions (vernissages, musiques, sport, etc.) Donc de s'attendre à voir l'autre rester amoureux comme au départ, serait peut-être naïf. Cet amour qui était brûlant au début, va avec le temps devenir quelque chose de différent, sans pour autant être moins agréable;
9- S'il ya une réalité qu'on découvre mieux au sein d'un couple, c'est que les femmes ont un besoin fort d'assurance, et les hommes, de reconnaissance. Une femme se marie avec quelqu'un qui saura l'écouter (sans nécessairement lui donner des solutions à ses problèmes, n'oublions pas qu'elle parle pour dégager son stress), qui saura la comprendre, qui saura la protéger. L'homme épouse une personne capable de l'admirer, de lui faire confiance, de le respecter. Du coup s'engager sans admettre ceci, c'est comme offrir un cadeau à une personne que l'on estime, mais au lieu de lui apporter ce qu'elle apprécierait, on lui remet ce que l'on adore soi-même.
Tant qu'un conjoint n'a pas satisfait ses besoins primaires (assurance pour la femme, reconnaissance pour l'homme), on passera de crises en crises au sein du couple, mais on avancera très peu.
De manière imagée, je dirai qu'une femme pourra dribbler comme elle veut sur le térrain, elle gagnerait à ne jamais marquer à la place de son conjoint, il se sentirait infantilisé, comme quand on lui donne des conseils sans qu'il ne demande. Et un homme aura beau être le plus riche du monde, tant que son conjoint ne sentira pas qu'elle a sa place dans sa réussite (ou simplement dans sa vie), elle n'en fera pas son prince charmant;
10- Pour terminer, je dirai que le cancer des couples (particulièrement les jeunes couples) tourne autour de l'égo; à partir du moment où l'on ne prend pas les choses avec une certaine hauteur, on s'engage sur la voie de la destruction. Comme a dit quelqu'un, le besoin de compétition cache trop souvent un complexe d'infériorité. Si un conjoint traite l'autre de fou et la victime de cet égarement verbal sait qu'elle ne l'est pas, pas la peine de déclencher une 3è guerre mondiale. Dans un couple, la stabilité existe si et seulement si dans les situations de crises, une des deux personnes décide/accepte de faire des concessions. Celui qui demande la paix dans une bataille, n'est pas le plus faible, mais juste le plus adulte.

Une leçon que je retiens pour un ménage harmonieux, c'est qu'il faut apprendre à gérer les grandes lignes, car la gestion des details est la porte ouverte aux crises. Regarder l'objectif fixé, et ne pas toujuors s'arrêter sur les difficultés rencontrées en route, sauf si celles-ci remettent en question l'objectif énoncé. Et dans ce cas, il est important de bosser sur la cause et non les conséquences.

Finalement, la vie nous offre tellement d'occasions de mal nous porter, qu'il vaudrait mieux éviter d'en rajouter. La vie à deux est comme une greffe, elle ne prend pas à l'instant où on la met, et même si l'on sait qu'il ya parfois rejet, il vaut mieux que ce soit pour des raisons extrêment fortes, car les statistiques disent que 50% des premiers mariages finissent par un divorce, mais lorsqu'il s'agit des secondes noces, c'est 70% , et le chiffre passe à 90% pour un troisième mariage. Dans ce contexte, ce n'est pas en forgeant que l'on devient un bon forgeron, et la sagesse du village le dit d'une autre manière: " il vaut mieux parfois rester avec un "Diable" qu'on connaît/maîtrise, au lieu d'embrasser un "Ange" que l'on ne connaît pas".

Bonne chance à tous.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

je pense que justement l'éducation au mariage telle qu'enseignée par nos parents est d'actualité!!! est ce que le problème des jeunes couples aujourd'hui n'est pas justement qu'ils veulent trop s'en éloigner sous prétexte que "les temps ont changés"?

Les jeunes femmes aujourd'hui ne veulent plus faire de concessions, veulent seulement le mari qui a le super emploi, l'argent qui va avec, et les conditions de vie qui vont avec. sans supporter les contraintes du mariage!! car si le mariage est une merveilleuse institution, elle a ses bons côtés et ses difficultés. le mariage n'est pas le copinage où on part pour un oui ou pour un non mais quelque chose de mûrement refléchis.

On y va effectivement comme tu le dis parce qu'on a trouvé son ami, son amant, son confident mais en étant très conscient des défauts de l'autre et en essayant au maximum de les minimiser, et biensûr en maximisant les bons côté de l'autre.

Anonyme a dit…

j'ai cliqué sur intéressant parce qu'il n y avait pas "très pertinent" comme option.c'est le genre d'article qu'il convient de lire et même d commenter en couple,surtout en moment de crise. ça permet de recadrer les choses, de se poser les bonnes questions et de tenter de résoudre les vrais problèmes.
Je te souhaite de ne pas perdre ton inspiration.
E.Y.

Anonyme a dit…

très belle initiative, je viens de lire l'article sur le mariage c'est une amie qui ma parlé de ce blog sincerment les couples doivent lire cet article c'est tres important , de nos jours beaucoup font des mariages d'interets qui finissent à la suite par se briser .oppn

Mimour a dit…

J'ai adoré cet article, profond, idéaliste mais aussi naïf, pour peu que l'on se rende compte qu'on tombe très facilement amoureux.
Mais l'amour est toujours naïf. Est-ce une utopie de croire en l'amour éternel ?
On a pourtant tendance à très vite se débarasser de celui ou celle qu'on n'aime plus.
Si l'homme et la femme considéraient le mariage comme une relation filiale peut-être qu'il yaurait moins de divorces.
Pour moi, la meilleure définition de l'amour est celle du petit prince de St Exupéry. Sa relation avec sa rose... magnifique !! L'amour c'est non seulement un engagement mais un contentement. Quelque chose à l'état brut que l'on travaille tous les jours.
En tous cas, quand on a vraiment aimé, une séparation ne suffit pas à gommer cet amour. Il reste à jamais.
"Aimer c'est se donner, donner et pardonner. TOUJOURS". C'est une phrase qu'un maire a prononcée un jour à la fin d'un mariage civil auquel j'assistais.
Or aujourd'hui on ne se donne plus, on ne donne plus et on pardonne encore moins.
Aimer ne coûte rien mais c'est le sentiment le plus recherché au monde.
A des enfants à qui on demandait quelle définition ils pouvaient donner de l'amour, un a répondu ceci : "aimer c'est connaître quelqu'un et l'aimer quand même".
Le "quand même" pour moi veut tout dire...
Ah l'amour ! Il fera toujours couler de l'encre...