De la bonne gestion d'un agenda politique

Le regard que l'on pose sur les évènements politiques de ces dernières semaines, pousse à confirmer qu'effectivement en politique, il n'ya pas de place pour le hasard.

Il ya quelques jours, comme une nouvelle saison d'une série télé, on a produit et diffusé les arrestations et humiliations de quelques pontes du régime, jugés intouchables par une certaine opinion publique.

L'ex et tout puissant ministre des Finances, et le désormais ancien ministre du Sida/de la Santé (c'est au choix).

C'était tellement organisé que pour une fois la Crtv était aux premières loges et a diffusé l'information même sur son site internet...

Polycarpe Abah Abah, ancien Directeur des Impôts, ancien Ministre des Finances, ancien d'église et nouvel étudiant de la faculté de Théologie protestante, aurait été reveillé par des policiers, aurait tenté de s'enfuir par un mur, aurait été retenu par un de ses employés...a fait une crise cardiaque et aurait demandé une évacuation, qu'on aurait accepté...pour l'hôpital Central de Yaoundé.

Urbain Olanguena Awono, ancien Ministre de la Santé, ancien grand gestionnaire des fonds alloués au Sida, a été arrêté et aurait été conduit à la police par son fils.

La surprise passée, l'opinion a commencé à se poser des questions: que leur reproche-t-on? les sommes qu'on prétend qu'ils ont détourné seront-ils rendus au Cameroun, car vu le monde que chacun avance, avec cet argent, on n'aurai plus les pénuries de gaz comme c'est le cas actuellement, ni les inflations incessantes des produits de première nécessité.

Mais à peine cet acte du film se produit, que l'on apprend presque par hasard, que le gouvernement a proposé à l'assemblée nationale, un porjet de loi modifiant la ocnstitution!

C'est une blague? NON!

Monsieur BIYA ayant annoncé en août sur FRANCE 24 (une chaîne française) que la modification de la constitution n'était pas à l'ordre du jour, et en décembre sur la Crtv que cela se fera, a finalement "profité" de la hausse des salaires des fonctionnaires (15% depuis la paie de mars), et de l'innatention de l'opinion, pour déposer ce projet de loi.

Sans encore faire de commentaires sur le projet en lui-même, on peut quand même penser que la gestion de son agenda a été scrupuleusement élaboré, et aurait même pu marcher, si les camerounais n'étaient pas devenus avec le temps, de grands consommateurs de séries télévisées, leur servant des coups foireux de ce type. Au point où presque personne ne s'est laissé prendre au jeu.

Finalement la politique est une pièce de théâtre, dans laquelle chaque acteur joue son rôle. Qui sait, les deux anciens ministres jouissent de la présomption d'innocence, peut-être qu'au final on se rendra compte qu'il yavait erreur, et qu'on les nommera au Sénat...c'est aussi cela la bonne gestion d'un agenda politique non?