lundi 1 décembre 2008

1er Décembre, Fête du Sida.

En général, les dates qui restent dans la mémoire, sont celles des célébrations, car soit on a une occasion de bénéficier d'un jour férié, soit on parvient à en faire un jour commercial sous prétexte de partager un moment important ayant débuté à une époque où l'on ne vivait même pas encore.


Le 1er Décembre, journée internationale du Sida, n'échappe pas totalement à cette description. Certes il n'est pas un jour férié, mais il reste quand même une journée assez commerciale, entre les sensibilisations à coup de gros millions, les manifestations auxquelles participent parfois des personnes qui ne croient même pas que la maladie existe, on trouve un peu de tout ce jour.


Mais en réalité de quoi est-il donc question? D'une journée qui permet de se souvenir que dans nos actes quotidiens, nous devons être plus prudents qu'il ya une vingtaine d'années? Un moment de réflexion pendant lequel nous avons une pensée profonde pour toutes les victimes de cette maladie pour laquelle l'opinion publique accuse l'Occident de manipulation?


Pour ma part, c'est une journée comme les autres, car comme pour le 08 mars, je ne pense pas qu'il faut une journée pour se rendre compte que les femmes sont nos mères, soeurs et épouses. Il ne faut donc pas une journée, de surcroît internationale, pour se rendre à l'évidence que le Sida existe et ne cesse de soustraire des populations à la vie. C'est au quotidien que nous devons faire la sensibilisation, et éviter de constituer des dangers pour les personnes qui vivent autour de nous.


Qu'en est-il de la journée du Diabète, du Cancer ou du Paludisme, qui sont également des malagies génocidaires, mais qui ne font pas l'objet de la même "publicité" à travers les médias, qui ne bénéficient pas des mêmes budgets, des soirées de galas et autres artifices communicationnels.


De manière générale, l'Afrique (pour rester égoïste et me limiter à mon continent) a besoin de se prendre en charge, de définir ses propres priorités et surtout ses méthodes pouvant l'aider à atteindre ses objectifs en terme de santé, mais aussi d'éducation, voire même de développement.


La télé et les chaînes étrangères nous font de plus en plus penser que nous sommes au stade des dépréssions et autres maux vécus par les occidentaux pour des raisons clairement logiques. Tant que nous n'adopterons pas des outils adaptés à notre culture, nous parlerons toujours des maladies comme le Sida, comme un enfant caché au village, qui ne connaît pas la définition du mot sandwich, mais dont les yeux brillent à l'évocation du terme "pain chargé".


Soyons donc nous-mêmes, ne copions plus tout ce qui vient d'ailleurs (sans avoir la certitude que cela nous apporte une réelle valeur ajoutée), et saisissons le gouvernail de notre bateau, au lieu de laisser les autres définir nos priorités et les moyens qu'ils trouvent sages d'utiliser, pour régler nos problèmes. Tout ceci, à partir de bureaux luxueux aux USA ou en Belgique, alors que la réalité se trouve dans nos villages, et même pas dans les suites du Hilton, où le climatiseur et l'insonorisation empêchent d'entendre la réalité des cris de détresse venant de la rue.


Le budget investi dans cette sensibilisation médiatique, permettrait sans doute d'acheter des médicaments qu'on remettrait aux populations véritablement atteintes de maux que l'on connaît, car s'il est vrai qu'il peut être utile de dire ce que l'on fait, il reste admis que cela ne peut se faire que si l'on a achevé ce qu'on avait à faire, sinon on va au lieu d'encourager les gens, susciter en eux des attentes qu'on risque de ne pas pouvoir satisfaire, faute de moyens: tout l'argent étant passé dans la Com.


Bonne célébration à tous qui y participeront, et peut-être que dès demain, nous ferons de chaque jour, notre 1er Décembre.

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